Imaginez
Chamrousse
sans
route
d'accès,
sans
remontée
mécanique,
sans
immeuble.
Uniquement
quelques
haberts
!
Reportez-vous
en
1911,
année
durant
laquelle
sortit
de
terre
son
refuge
du
CAF.
L'édification
de
ce
bâtiment
fut
certainement
l'événement
le
plus
important
depuis
la
construction
de
la
fameuse
cabane
du
Père Tasse quarante-six années auparavant.
Après
de
longues
décennies
d’abandon,
cet
ancien
refuge
a
été
rénové
et
agrandi
pour
devenir
en
2018
la
Maison
de
l’Environnement
de
Chamrousse.
Il
est
situé
au
bas du Recoin, à proximité du poste à essence et de la chapelle. Construit en seulement 3 mois, il était prêt à accueillir ses hôtes dès la fin de l'année 1911.
Modeste,
mais
chaleureux,
il
aura
rempli
ses
bons
offices
durant
56
années
jusqu'à
ce
qu'il
fût
remplacé
par
un
nouveau
refuge
plus
spacieux,
plus
confortable,
plus
fonctionnel. Ce "nouveau" refuge se trouve sur les hauteurs du Recoin ... mais il est à présent fermé au public.
Le gardien le plus connu de l'ancien refuge fut le guide Christophe Turc (également gérant du refuge de la Pra).
caractéristiques du refuge du Recoin de Chamrousse
- architecte : G. Serbonnel
-
propriétaire
du
terrain
:
le
comte
de
Saint-Ferriol
qui
autorisa
le
CAF
à
occuper
gracieusement
l'emplacement du refuge
- altitude du refuge : 1 620 m.
- édification : été 1911 (3 mois de travaux)
-
coût
des
travaux
:
23
000
francs
dont
2
500
francs
pour
le
mobilier
(un
total
qui
représenterait
à
présent 72 000 euros)
- superficie : 80 mètres carrés
- construction : en grosse maçonnerie (murs de 50 à 60 cm d'épaisseur)
- composition :
1 - un sous-sol à usage de caves, resserres et bûcher
2
-
un
rez-de-chaussée
comprenant
un
grand
vestibule
avec
râtelier
à
skis
et
avec
tambour
ouvrant
sur
un
perron
couvert,
cuisine,
salle
à
manger,
petit
salon.
W.-C.
avec
siège à effet d'eau
3
-
un
étage
avec
3
chambres
(pourvues
au
total
de
5
lits
et
de
4
couchettes-paquebot),
1
grand dortoir à 2 lits de camp superposés, 1 chambre noire pour photographes
4 - combles aménagés de 2 chambrettes pour le gérant et les guides
- revêtements : lambris en sapin (sauf la cuisine)
- ouvertures : fenêtres à double croisée (l'une en embrasure, l'autre coulissant à l'intérieur) ;
volets et portes en chêne blindé d'une tôle de 2 mm
- couverture : en zinc, feuilles agrafées avec tasseaux de dilatation
-
eau
:
amenée
à
l'évier
par
le
captage
d'une
source
pérenne,
d'excellente
qualité,
située
à
250
m. du chalet (canalisations en plomb)
-
chauffage
:
combustible
assuré
par
les
forêts
voisines
;
fourneau
de
cuisine
;
petit
poêle
dans
le
salon
;
grand
poêle
Godin
installé
dans
la
salle
à
manger,
avec
bouche
de
chaleur
dans
le
vestibule et tuyau de tirage traversant le dortoir
source : revue CAF La Montagne du 20 décembre 1911
ancien refuge du CAF en 1911
Christophe
Turc
(1886
-
1952)
fut,
comme
son
père,
guide.
De
1922
à
1948,
il
a
été
le
gardien
du
refuge
de
la
Pra
.
Il
assura
cette
même
fonction
de
1926
à
1952
au
refuge
du
Recoin
à
Chamrousse
.
Le
"Père
Turc",
comme
on
l'appelait,
répartissait
son
temps
de
gardiennage
en
allant
à
la
Pra
l'été,
et
au
Recoin
l'hiver.
Voici
comment
le
Guide
Bleu
(édition
1939)
décrivait
le
refuge
du
Recoin
:
«
Autour
du
chalet-hôtel
du
Recoin
(1
620
m
;
CAF
;
pour
skieurs;
fermé
l'été
;
ouvert
dès
la
neige
d'automne
;
gérant
Christophe
Turc
,
à
Saint-Martin-d'Uriage,
téléph.
:
tarifs
;
41
pl.
dont
5
lits
et
6
couchettes).
-
Ce
chalet-hôtel
est
situé
dans
un
haut
vallon
de
pâturages,
auprès
des
derniers
arbres,
au
pied
de
Chamrousse.
En
hiver
il
est
entouré
de
magnifiques
champs
de
neige propices au ski.. »
et
celui de la Pra
:
«
Autour
du
chalet-hôtel
de
la
Pra
(2
110m).
-
Le
chalet-hôtel
est
situé
au
fond
d'un
cirque
rocheux
et
dénudé,
sur
une
terrasse
abrupte,
dans
une
situation
très
abritée,
au-dessus
de
la
limite
des
forêts et au milieu d'un paysage sauvage.
Le
chalet-hôtel
(CAF)
est
géré
(fin
juin
-
fin
sept.)
par
Christophe
Turc
,
guide
de
1re
classe,
téléph.
8
à
Domène
;
(7ch.,
12
lits,
dortoir,
repos,
provisions,
taxe
d'entrée,
tarifs
du
C.A.F.).
En
hiver,
l'annexe,
refuge
Couvat-du-Terrail,
(10
pl.
;
paillasse,
couverture,
poêle, pas de bois) reste ouvert à la disposition des skieurs. »
Christophe Turc vers 1948
Le
chalet
skieur
du
Recoin
,
situé
sur
les
hauteurs
de
la
station,
remplaça
l'ancien
refuge
avant
les
Jeux
Olympiques
de
Grenoble
1968.
Il
fut
inauguré
le
7
décembre
1967
par
François Missoffe (1919 - 2003), Ministre de la Jeunesse et des Sports.
Il ne fait dorénavant plus office de refuge.